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de la Belgique, dans son ouvrage sur les phrénopathies, aussi remarquable par la finesse de l’observation que par la circonspection du jugement, par la richesse des descriptions et des analyses que par la clarté et l’élégance du langage, a inventé un système de classification très-savant et très compliqué, dont le point de départ est emprunté à l’observation psychologique de l’état normal. Il y distingue six types principaux, tristesse, stupéfaction, colère, singularité, erreur, nullité, d’où il déduit six formes simples d’aliénation mentale : mélancolie, extase, manie, folie, délire, démence. C’est là certainement une classification assez artificielle ; mais, comme les précédentes, elle est empruntée à la psychologie. On voit par ces exemples quel faible rôle jouent les symptômes organiques dans la théorie et dans les classifications de la folie.

Quelques médecins spiritualistes, comme M. Dubois (d’Amiens)[1], quelques philosophes spiritualistes, tels que M. Albert Lemoine, ont soutenu l’hypothèse d’un siége organique de la folie en s’appuyant sur ce principe, que la folie est une maladie, et que l’âme ne peut pas être malade. Ce dernier surtout, dans son livre de l’Aliéné, a dé-

  1. Voyez Dictionnaire des sciences philosophiques, article Folie.