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agissant sur d’autres êtres simples. Mais quand on cherche à expliquer la formation, dans la monade. mentale, d’idées d’objets qui occupent de l’étendue dans l’espace, on rencontre des difficultés insolubles. Le problème de tous les temps a été de concevoir comment l’affection des parties du corps occupant une certaine position relative, par exemple, celle des particules de la rétine, rangées les unes à côté des autres, peut procurer à l’âme, qui est simple et non composée de parties, la perception d’objets étendus et figurés. »

En s’exprimant ainsi, Muller semble dire que la difficulté n’existerait pas si l’âme elle-même était étendue et composée. Mais c’est alors que la perception serait impossible. La perception de l’étendue n’est pas étendue ; la perception d’un carré n’est pas carrée, ni d’un triangle, triangulaire. Au contraire, tant que la représentation de l’étendue. est elle-même étendue, vous restez dans le domaine de l’objectif, vous n’êtes pas dans celui de la perception l’image dessinée sur la rétine n’est pas une perception, et si petite que soit cette image, elle ne deviendra pas une perception, tant que l’étendue n’aura pas absolument disparu. L’étendue ne peut être qu’objet et non sujet. Il suit de là que la perception suppose précisément le conflit dont on demande l’explication entre un sujet simple et un objet composé. C’est là le fait primitif et élé-