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bien téméraire de conclure que nous ne savons rien, absolument rien, des opérations du cerveau, rien des phénomènes dont il est le théâtre lorsque la pensée se produit dans l’esprit. Nous savons encore moins à quel état particulier du cerveau correspond chaque état de l’esprit. Quelle différence y a-t-il physiologiquement entre un souvenir et une métaphore, entre l’espérance et le désir, entre l’amour et la haine, l’égoïsme et le désintéressement ? La physiologie n’a aucune réponse à ces diverses questions ; et sans vouloir rien préjuger de l’avenir, on peut croire qu’elle sera longtemps condamnée au même silence.