Page:Janet - Le cerveau et la pensee, 1867.djvu/165

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la seconde, et ainsi de suite ; enfin, dans la modification dernière, la série entière des modifications antérieures sera, à certains égards, réalisée et vivante.

Jusqu’ici point de difficultés, et nous accorderons aisément tout ce qui précède au savant anatomiste qui ne fait ici qu’appliquer à une cellule nerveuse, ce que Leibniz disait de la monade, c’est que chacun de ses états représente tous les états antérieurs et en est comme le résumé, Mais il s’agit d’expliquer la mémoire ; allons plus loin.

Étant donnée une série d’états ou de modifications, chacune contenant quelque chose de la précédente, et la dernière les renfermant toutes, vient une nouvelle sensation. La cellule est ébranlée de nouveau. Cette sensation cesse ; sa cellule revient au repos et à l’équilibre ; mais comment y revient-elle ? Voilà la question. « Il semble impossible, dit Gratiolet, de décider comment s’accomplira ce passage de l’excitation au repos : à priori cependant il doit y avoir un ordre dans ce retour. Mais quel sera cet ordre ? Par quelle série d’états intermédiaires les centres nerveux élémentaires reviendront-ils à cet équilibre un instant perdu ? L’observation semble démontrer que cette tendance se manifeste par une suite d’oscillations, en raison desquelles la série entière des modifications antérieurement éprouvées est parcourue en deux sens alternativement oppo-