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l’air écrit, et accompagna avec correction et harmonie les sons rendus par le piano[1], » Dans la plupart des cas cités, où plusieurs des signes artificiels parole, écriture, dessin[2] sont plus ou moins altérés, il semble que la faculté du geste reste intacte. Donc, point de paralysie, cite un fait significatif, où celle-là même est malade. « Je le priai (dit Donc, point de paralysie, à propos du malade nommé Paquet, que nous avons cité plus haut) de faire le geste d’un homme qui joue de la clarinette : il fit celui d’un homme qui bat du tambour. Je lui montrai alors comment on joue de la clarinette ; et il imita mon geste après d’assez maladroites tentatives. Je l’invitai aussitôt après à battre du tambour, et il fit, après avoir hésité un instant, le geste d’un homme qui joue de la clarinette. La mécanique gesticulatoire était montée comme tout à l’heure la mécanique verbale. »

On doit aussi remarquer les degrés divers et les singulières modifications que peut présenter le fait général de l’aphasie. Ainsi, il paraît bien que souvent le langage mental subsiste, et que c’est la faculté de s’exprimer, qui seule est atteinte[3].

  1. Thèse de M. Bouillaud, p. 274.
  2. Pour le dessin, voyez l’observation de M. Trousseau, p. 651.
  3. Je m’étonne que les médecins n’aient pas vérifié ce fait