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niques transmises par la génération. Mais quelles sont ces conditions ? C’est ce qu’il me paraît absolument impossible de découvrir, c’est du moins ce qui demanderait des observations si longues et si délicates, que je ne crois pas que la science puisse encore rien avancer de sérieux sur un pareil sujet. Ici l’auteur me paraît dépasser toutes les limites permises de la témérité scientifique. Pourvu qu’il rencontre un mal nerveux quelconque dans la famille d’un homme de génie, aussitôt il y voit une prédisposition héréditaire ; et remarquez à quel point il élargit le cercle des phénomènes dont il s’agit. Pour lui, folie, hallucination, idiotisme, scrofules, rachitisme, surdité, mutisme, cécité, morts subites, apoplexies, paralysies, tics nerveux, ivrognerie, etc., tous ces phénomènes sont des prédispositions héréditaires qui peuvent donner naissance, par la transmission, à la supériorité intellectuelle. Or, il est facile de comprendre que parmi ces états si nombreux il s’en trouve vraisemblablement un certain nombre dans les parents d’un homme de génie. Ajoutez que l’auteur ne se borne pas aux ascendants, ni même aux descendants : il va jusqu’aux frères, aux sœurs et aux cousins. Maintenant, même dans des conditions si larges, arrive-t-il cependant à des résultats un peu précis ? Nullement. Dans la table biographique qui termine son livre, il y a 179 cas cités. Sur ce