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LE BOUC
À Laurent Deschenais
Les vaches aux yeux doux, les bœufs graves et lents,
S’avancent pesamment dans le sentier plein d’ombre,
Où parfois le soleil à travers le bois sombre
Glisse, et met des clartés flottantes sur leurs flancs.
Alors, plissant leur peau sous ces baisers de flamme,
Ils semblent frémir d’aise et se sentir heureux ;
Puis, muffle contre muffle, ils se parlent entre eux
Dans un obscur langage où tremble un essai d’âme.