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LES BOIS


Au penchant des coteaux je les revois toujours :
Éternellement verts, robustes et sonores,
Ils ne sont pas flétris par le hâle des jours
Et gardent au couchant la fraîcheur des aurores.

Sous le ciel infini, pendant les nuits d’été,
Ils ont des étangs bleus que ferme un cercle d’ombre,
Et qui, sous les rameaux reflétant la clarté,
Semblent des pans d’azur tombés dans l’herbe sombre.

Il n’est pas un seul coin de mousse ou de hallier
Qui ne m’ait vu sourire à la vie inconnue ;
Et maintenant encor mon rêve d’écolier
Est resté quelque part accroché dans la nue.

Je ne suis plus l’enfant chercheur de papillons
Qui courait sans souci parmi l’herbe mouillée,
Quand le soleil faisait de ses joyeux rayons
Resplendir une averse à travers la feuillée.