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LA MORT DU TAUREAU


À Leconte de Lisle


C’est un taureau géant qu’on mène à l’abattoir.
On n’a plus peur du roi monstrueux des collines,
Car un cercle de fer traverse ses narines ;
Et les petits enfants suivent sur le trottoir.

Lui, superbe, du feu dans ses rouges prunelles,
Il marche en hésitant au murmure des voix,
Ne reconnaissant plus les rumeurs des grands bois
Ni les bleus horizons des landes maternelles.