« Nous sommes les épis, les chênes et les herbes ;
Sans cesse nous donnons la fraîcheur et le pain,
Et nous berçons l’espoir sacré du lendemain
Dans le déroulement des forêts et des gerbes.
« Une âme maternelle habite nos taillis :
Dans le mont, le rocher stérile et la broussaille,
L’homme attentif la sent vaguement qui tressaille
Et pénètre son cœur de l’amour du pays.
« Quand nous avons germé sur tes flancs, ô Nature,
Tu nous donnas un peuple à nourrir : tu nous fis
Parer avec tes fleurs le berceau de ses fils,
Et couvrir de ta paix leur calme sépulture.
« Ils s’en allaient souvent vaincre sous d’autres cieux :
Mais quand iis revenaient des batailles lointaines,
Ils rapportaient toujours, pour féconder nos plaines,
De la terre vaincue à leurs pieds glorieux.
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DANS LA BRUYÈRE