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LA MÈRE DU POÈTE

Tu as tué des cailles ? Qu’on prenne des feuilles à la vigne
qui ne soient pas sulfatées, pour faire cuire.

L’ÂME DU POÈTE

La mère et la fiancée sont comme des cygnes.

LA FIANCÉE, (à la chienne.)

Tu es essoufflée, chienne amie ?… Tiens la terrine d’eau
et la bonne soupe que je t’ai faite tantôt.

LE POÈTE

J’ai deux cailles… manqué un rale…

LA MÈRE, (à la chienne dont elle caresse l’oreille.)

J’ai deux cailles… manqué un rale…Tu as manqué un rale ?

LE POÈTE

Je l’ai blessé… Il est tombé dans le regain
que l’on fauchait près du canal du gave…
Mais il a couru, il s’est glissé dans l’herbe molle