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Durant qu’elle était à Paris, c’était vers 1840, elle prenait des leçons de botanique au Jardin des Plantes ! Oh ! de quel charme ne la vois-je pas entourée alors ? Qui sait de quelle âme ardemment élégante cette jeune provinciale accueillit ces couleurs qui s’irradiaient, ces parfums qui s’exhalaient de ces nouvelles ombellifères que les Laurent de Jussieu rapportaient des îles sauvages ! Je crois voir cette ancienne adolescente, dans quelque allée de ce Jardin botanique, se haussant sur la pointe d’une bottine lilas afin d’examiner la gorge de quelque campanule velue.

Son cœur, elle l’a confié à cet album où elle a patiemment dessiné, peint, verni d’admirables gerbes. Je dis admirables, je ne veux certes point affirmer qu’elle a possédé ce génie qui, dans le tissu des corolles, enferme le mystère des sèves, mais je veux