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on sent, pareille à un bateau qui tangue,
se balancer en grinçant la cabane.
Il aime cette rêverie qui endort,
ette tristesse des arbres qui se dorent.
Pai’fois sa main caresse quelque appeau
qui, les yeux épingles, semble mort
sur la raquette où ses pieds liés posent,
couverts de fiente et meurtris par la corde.
Et c’est ainsi jusqu’à la nuit venue.
Rien ne trouble la vie que, dans les nues,
parfois, le vol flexible et lent des grues
qui se déroule et crie rauque et aigu,
et flotte, et tourne, et ondoie au-dessus
des prés d’automne épaissis par la brume.
Jean de Noarrieu, dans la bibliothèque,
s’attarde à lire et aussi à rêver.
C’est la saison où les bouffées d’hiver
soufflent déjà dans les poussières aigres.
Sur le Rousseau aux gravures fanées,