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ses brebis à un pâtre de Barèg-es.
Il avait vu les danses, les costumes,
la course à pied et les vieilles coutumes :
« J’ai acheté un châle pour vous, la Luce. »
Sa lettre était grande comme la brume,
quand elle flotte au bas du lac d’Assu
sous les troupeaux plaintifs et suspendus.
Elle écrivit sa réponse à Martin.
Elle disait tous les soins du jardin
où elle était, lorsque l’autre matin
le facteur lui avait remis à la main
la lettre attendue, à cueillir du thjra,
et à choisir des g’rappes de raisin.
Elle disait : Le maître est toujours bon.
Il est juste. Il donne tort ou raison
à celui qui vient en consultation.
Il n’y a pas de maître de maison
aussi bien que lui pour tous ceux qui ont
besoin, et qui n’ont pas eu de moisson.