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CHANT TROISIÈME


Jean de Noarrieu dételle chez Etienne
qui est l’hôtel des hobereaux qui viennen*
au marché faire, comme on dit, leurs affaires.
La plupart ont la physionomie gaie.
Ils s’en vont chez l’avoué, chez le notaire,
ou au forail, ou chez l’apothicaire.
Quelques-uns ont des fleurs à leur jaquette.
Et l’on dirait, tant ils ont l’air honnête,
que le parfum des potagers leur reste.
D’autres encore ont de petites vestes,
et des houseaux bien nettoyés qu’ils fouettent
légèrement avec une baguette.
— « Avez-vous eu un grand mal à vos vignes ? »
— « Depuis deux ans, le mildiou les décime. »
— « Et le maïs ? » — « Il est assez joli. »
— « Je suis venu pour vendre deux génisses. »