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Le mauvais temps se fait encore sentir.
Que sur la meule, embêtante est la pluie I
Faudra-t-il donc voir tout le foin pourrir ?
Jean de Noarrieu a préparé ses lig-nes.
De grand matin, il traverse la vigne,
va au vivier rouillé et couleur d’huile.
Dans ce vivier sont des tanches trapues.
Ah ! Quelle joie quand le bouchon bascule
lourdement sur l’eau dormante et fcuilluo ;
quand, tout à coup, il file en glissant sur
l’eau. C’est alors que le pêcheur est sûr
que le poisson a le fer dans la gueule
De Noarrieu tire à lui. La canne plie
comme un arc. La tanche raidit le fil
qui scie l’étang où du soleil blanc luit.
De brusques coups de queue secouent la II ync.
On voit sursauter des éclairs de cuivre.
La tanche enfin étoufife sur la rive.
Pour le goujon, la pêche est plus menue ;