Et c’est son livre ami : Les Rêveries
de. Jean-Jacques, dont la douceur s’unit
au charme triste et calme des prairies,
au bord des eaux que hante l’ang-élique,
aux bois profonds où les chênes pourrissent
aux mousserons qui s’y épanouissent.
Quelle grâce il y a dans la Lucie
qui sème ainsi, un à un, les maïs…
Il la rcg’arde. Il voit ses jambes lisses
s’entrecroiser dessous sa robe grise.
Elle parcourt le sillon, puis sourit
à son ami contre le chône assis.
Il la contemple avec joie se disant
que, elle aussi, autant que la moisson,
est née pour lui, autant que le brugnon
qui, au verger, à la belle saison,
mûrit, doré, rouge, dur et luisant,
et que Ton cueille avec le cœur brûlant.
Le temps est beau, l’orage pas à crai ndre,
l’orage bleu, l’orage qui survient
terriblement alors qu’arrive juin »
Page:Jammes - Le Triomphe de la vie, 1911.djvu/32
Cette page n’a pas encore été corrigée