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saisit l’cDgrais dans des tamis qu’ils portent
obliquement, appuyés sous les côtes.
Jean de Noarrieu cause avec eux : « Y a-t-il
des canards ? » — « Ce matin, au bord du Luy,
nous en avons levé peut-être dix. »
— « Et c’était-il des cols-verts î » — « Non pas, dit
l’un. J’étais là, au-dessus du taillis,
et j’ai vu que c’était des canes grises. »
Et, tout à coup, devant Jean de Noarrieu
part la bécasse. On voit son bec. Un peu
surpris, il tire et manque. Et, dans les cicux
que le soleil couleur de brique en feu
semble arroser de lumière pluvieuse,
la bécasse plong-e silencieuse.
— « Médor ici ! » Le chien s’est emballé,
Jean le rappelle et va vers le fourré
où la bécasse a dû se remiser.
Le chien arrête au milieu du roncier.
Mais c’est en vain. La bécasse rusée
se lève loin, s’efface et disparaît.
Et de Noarrieu qui a tiré trop vite