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VII


Les sapins de l’Été bavent des mousses grises
et sont couleur des nuits que la lune tamise.
Ceux qui sont loin, aux flancs des gouffres, on les voit
si petits, en semis si nombreux, que l’effroi
vous gagne que vers eux le vent ne vous emporte.
Cinq vautours tournent. L’on s’assied devant la porte
d’une hutte noircie et qui sent le suint.
Un lac est noir comme une glace sans étain.
Je les ai vus jadis par l’automne qui sombre,
ces sapins : dans la neige ils étaient des trous d’ombre.