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II


Quand l’eau crue de Mars lisse l’herbe des fossés,
contre eux pousse la primevère en drus bouquets.
Sa corolle, comme un papillon couleur soufre,
est si mince qu’à peine effleurée elle souffre.
Elle est la poésie radicale des haies,
quand le coucou dont va et vient la note usée
marque le renouveau aux écorces sans rides.
Fontaines de lumière ! Azurs encore vides !
« Il pleut, il pleut, bergère ! » Et le merle ventru
jaillit, boueux, de l’arc des tiges toutes nues.