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Prends ce petit livre. Il est fait sans art. Mais je souris parce que je l’aime à cause de toi, et que tu n’as jamais su, ô cueilleuse de papillons, pas plus que moi, selon quelle formule il faut aimer en vers, il faut pleurer en prose.

Je te donne mon âme. Jette-la aux pieds de Dieu. Je ne sais pas ce qu’elle vaut. En te parlant, mon sourire sanglote. C’est toi qui es venue à moi sur les lilas de ma douleur. Dis à Dieu, ô mon aimée, que je ne veux plus me souvenir de la Terre morose.