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IX


L’Été couronné d’origan et de brunelles bleues vint et passa.

Et, la fin de Septembre arrivée, le parc du château d’Astin s’emplit de cette aurore du crépuscule qui rend pareil à quelque verger mûr, la fin du jour. Tout s’empourpre, tout se dore. Les ramées obscures et cramoisies, pas encore dégarnies de leurs feuilles, s’épandent avec lourdeur au-dessus des gazons. Aucun vent ne souffle aux eaux rouillées des bassins. Et, dans les buées lilas de l’allée, un marbre nu, quelque Diane courante, semble tresser, plus haut que son front, une invisible guirlande.

Étendu sur sa chaise longue, au bas du perron, ayant jeté par jeu sa canne à son épagneul qui la lui rapporte, M. le marquis d’Astin voit du fond de l’allée s’avancer vers lui Almaïde.

Elle s’assied auprès de lui, tenant son enfant