Page:Jammes - Le Roman du lièvre, 1922.djvu/137

Cette page a été validée par deux contributeurs.

fleurs sont humbles et odorantes, amies des premiers vents d’orage, et la Sauge commune dont le nom signifie plante salutaire, et la Mélisse agréable aux abeilles. Et Clara d’Ellébeuse relit dans sa botanique, dont la préface est ornée d’une Vierge fleurie, ces vers d’un poète inconnu :

La mélisse commune et l’herbe du Milet,
Ingrédients précieux au maître des abeilles,
Invitent tout l’essaim bourdonnant qui volait
À clore ses ailes vermeilles.

Bientôt, il faut refermer la flore et songer à la froide rentrée.

Clara d’Ellébeuse range dans sa malle un tas de petites affaires. Elle met en ordre, dans un petit coffret, les missives que ses amies lui ont écrites durant ces vacances. Elle les relit en les classant. Voici une lettre de cette originale Victoire d’Étremont. Elle lui mande, avec beaucoup de « ma chère » et de points d’exclamation, que, pendant un pique-nique, le fiancé de sa sœur aînée est tombé à l’eau, la tête la première ; qu’il avait de la vase dans ses souliers et dans ses poches ; qu’il n’avait pas d’habits de rechange ; que c’était comique, en entrant au château, de voir Edmée pleurnicher et essuyer Eugène avec son mouchoir de batiste. Voici des nouvelles de Blanche de Percival, qui