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Ceci est le pays pauvre et beau de ma mère
où la terre calleuse offre l’olive amère
au loriot et à la grive.

Écoutez les stridents vols bleus du criquet gris,
Il saute et vole en courbe dans le silence sec
de la lavande sèche à la lavande sèche.

Mon âme avait besoin du rire vert des eaux.
Je suis devenu fou ainsi que les oiseaux,
et maintenant je pleure.
Je pleure de tendresse au cœur de la vallée.
Comme la gousse mûre au vieux parc désolé,
mon cœur sur la muraille en s’ouvrant est tombé
par un de ces jours blancs où les pêches se meurent
 
Voyez donc ma couronne : elle est de guêpes d’or
entrelacées de houx.
Elle me fut tressée par la noire Mamore
et suis devenu fou.