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LE POÈTE

Ne me fais pas pleurer. L’autre habitait mon lit,
plus doux qu’un nid de mousse alors qu’elle y était
C’était comme un printemps qui aurait été l’été.
Son corps était pareil aux lilas flétrissants
qui se penchent, et sa bouche aux fraises écrasées
sur un seuil blanc d’Automne où pleurent des enfants
Oh ! N’as-tu pas plutôt, bonne petite vieille,
quelque breuvage doux cueilli par les abeilles ?
Cela mettrait du miel, peut-être, dans mon cœur.
N’as-tu pas aussi bien un baume de douceur
où entrent la sueur sacrée du laboureur
et le lait bienfaisant d’une petite chèvre ?
Pourrais-tu me laisser ainsi souffrir toujours,
pleurer toujours, lassé de ne voir sur la route
que ce je ne sais quoi qui est toujours le même ?

LA PETITE VIEILLE

Le corps plein de rosée, la jeune fille nue
t’attend. Ne tarde pas. L’amour nouveau bourdonne
sur la verveine bleue et sur les hellébores.