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même trajet qu’en sens inverse j’ai refait aujourd’hui. Elle a, durant son émigration plusieurs fois séculaire, inauguré jusqu’au sein des forêts vierges des monuments de style asiatique devant lesquels l’esprit de l’homme se déconcerte.

Malgré une généalogie aussi considérable, je me suis penchée vers le poète. Je l’aime parce qu’il observe avec amour les êtres et les choses que Dieu a créés, alors que beaucoup d’hommes, tels de mauvais écoliers qui ne prêtent aucune attention au livre qui est ouvert devant eux, n’accordent pas un regard aux merveilles de la nature.

Qui donc a jamais vu une fleur, avant que le poète nous la montrât toute ruisselante de génie, découpée minutieusement, veinée de lumière, colorée d’azur, de soleil, ou de feu, parfumée d’encens, les racines baignant dans l’humidité des mousses ?