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Cette jeune fille se nommait Marie. Elle était belle, d’une beauté bien portante. Ses cheveux blonds se seraient écroulés sur ses épaules, tant ils étaient lourds, si elle n’avait été soigneusement coiffée. Ses joues couleur d’aurore et d’abricot riaient en se creusant. Ses yeux étaient gris. Elle portait une robe de mousseline blanche sur un jupon de soie noire.

Elle descendait d’une voiture légère fabriquée chez le carrossier le plus en renom de Paris et attelée de bêtes nerveuses comme la brise. Quand elle sauta du marchepied qu’elle effleura à peine, elle découvrit son soulier ravissant.

L’ange lui ouvrit lui-même la porte de la demeure des parents de Paul, porte étroite comme celle de l’Évangile, dissimulée sous les feuillages et qui donnait sur un bonheur intérieur.