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de ma mère… juste à l’angle de la place San Juan, du côté du jeu de paume.

— Ah !… je vois où cela est. Je l’aime, ce quartier… et son odeur d’huile cuite et de fenouil, et les rames suspendues auprès des lauriers bénits, et les cris des sardinières, et la sonnerie de San Marcial…

— Êtes-vous demeurée longtemps en Espagne, mademoiselle ?

— Non… deux mois à peine… rien qu’à Lira, avec mon oncle Tom.

— Vous revoyez peut-être alors cette propriété d’Elgorriaga dont je parle ?

Pomme d’Anis rougit.

— Est-ce qu’elle ne domine pas la mer ? demande-t-elle.

— Précisément.

— … Et il y a un grand jardin triste entouré d’une vieille muraille ? Attendez ?…

— C’est cela.

— Et un énorme blason de pierre qui s’écroule au-dessus de la porte ?

— Oui.