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— Le mousseron… Car on dit que les mousserons, dans la tremblante buée des nuits, dansent des danses. Ils viennent des coteaux boisés dans les salons à bécasses ornés de primevères. Et là ils organisent des pas si gracieux qu’ils ne peuvent se désenlacer, et que l’aube les surprend en cercles… Luce est la reine de la danse.

— Oh ! oncle Tom… Que c’est joli ce que vous dites… Et la fleur de Mariquita ?

— C’est la fleur de la farouche sanglante…

— Comment cela ?

— On dit qu’elle chante… qu’elle chante si tendrement que les hommes ne la peuvent ouïr, mais seulement les animaux et les choses qui se recueillent… ce qui provoque le grand silence de midi.

— Mais, monsieur des Arbailles, dit Johannès, c’est délicieux de vous entendre ainsi parler de botanique…

— D’une botanique, ajoute M. d’Atchuria, dont il est le roi…

— Eh bien, demande Mme  d’Atchuria, puisque M. Tom est le roi des fleurs, quelle est la reine ?