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d’œuvre d’un architecte de la lumière, de la brume, et du feu.


V

le fleuve en aval et amont


Et ce sauvage raffiné ne s’est point borné à la contemplation de ce quai et de ces jardins. Le nez frémissant des effluves du rhum et du goudron qu’a chantés Baudelaire, il prend le fleuve à l’embouchure et va le remonter. Il veut voir comment, de la mer à la montagne, la lumière se mue en eau, comment l’azur devient océan, comment la ligne de la plaine liquide prend peu à peu consistance au soleil, devient le sable des plages, puis le sable des rives pris le palus aux joncs mous et puis la terre à vignes qui couronne avec grandeur le Libournais. La brume glauque se dissipe, devient un fouillis de saules qui égaie çà et là un village girondin aux maisons exactes et carrées comme des livres de comptes. Sous l’effort d’un souffle génial toujours contenu et puissant, le canot remonte le fleuve, repasse