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FEUILLES DANS LE VENT

profondeur de la forêt quand le cerf bat l’eau encore éblouie du passage des nymphes ; le grand Frédéric Mistral, qui dans le soleil de la Crau voit blanchir les calcaires d’Andillac ; Barrès, qui dans Albi pense retrouver la Lorraine ; Robert Vallery-Radot, qui compare la limpidité de l’eau du puits d’Été à la transparence de votre âme… tous ces noms et d’autres encore s’inscrivent aujourd’hui pour honorer votre mémoire et celle de Maurice.

Laissez que je joigne à leurs hommages le mien. Donnez-moi de retrouver un peu de cette grâce alerte qu’avait votre plume quand elle courait sur le papier comme sur le lis la coccinelle ou comme l’ombre d’un oiseau sur le linge de la prairie. Inspirez-moi de telle sorte que je ne blesse en rien votre mémoire. Vous savez comme je la vénère et que, ma fenêtre ouverte au clair de lune, dans une ferme où je logeais non loin du Cayla, mon chapelet se déroulant communiait avec vos oraisons célestes.