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L’AUBERGISTE

Je vous défends d’ajouter un mot de plus. Voici votre assiette de soupe et votre tasse de vin. Quand vous aurez sommeil vous irez dormir dans le foin au-dessus de l’écurie.



Scène II

Dans un réduit, au-dessus de l’écurie de l’auberge, à neuf heures du soir. Une lucarne encadre, au Sud, le silencieux et brillant Orion.

LE VIEUX POÈTE

Entre ces sacs usés et cette paille, je ne suis pas trop mal… Que j’aime ces vieilles étoiles au feu si pur qu’il a l’air d’être au fond d’un lac ! J’ai bien fait de quitter mes souliers. Les remettre demain sera dur, mais ils me cuisaient. Il est cruel de marcher par cette saison, quand la terre trempée comme une violette raidit votre culotte et fend le cuir. J’ai tant goûté dans ma jeunesse cette phase des grêles rieuses et des bourgeons et des champs où le blé met un duvet pareil à celui des oies qui sortent de l’œuf ! Quel butor que