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Tes livres étaient le manuel d’astronomie,
le guide du marin et l’atlas des végétaux,
achetés à la capitale, dans une librairie
dont le timbre était un chapeau de matelot.

Vos baisers se mêlaient aux cris du large fleuve
où traînent les racines des salsepareilles
qui rendent l’eau salutaire à tous ceux
qu’atteint la syphilis dans ces contrées du soleil.

Vous cherchiez, dans l’obscurité des étoiles,
le frisson langoureux d’une mer pacifique,
et tu ne cherchais plus, dans le ciel magnifique,
l’éclipse mystérieuse et noire.

Un souci, cependant, à ton œil lointain,
ô jeune enseigne ! errait comme un insecte en l’air.
Ce n’était point la crainte des dangers marins
ou le souvenir des dents serrées des matelots aux fers.

Que non. Quelque duel de ces vieilles marines
avait, à tout jamais, empoisonné ton cœur.
Tu avais tué l’ami le plus cher à ton cœur :
tu gardais son mouchoir en sang dans ta poitrine.