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LE POÈTE
Fiancée, donne moi un verre d’eau ?
(La fiancée prend un verre.)
LA MÈRE, (à la servante qui est entrée.)
Va au puits chercher de l’eau. Ne cogne pas
à la pierre le seau usé, la cruche. Va.
(La servante sort. On entend grincer le puits.)
L’ÂME DU POÈTE
Écoute ? Le puits grince et les guêpes sonnent.
Le bleu dort sur la campagne aux maïs jaunes.
Tout est doux comme les cloches des vaches, l’Automne,
doux comme l’odeur de la poussière quand il tonne
et qu’il a plu — quand les ruisseaux deviennent jaunes,
doux comme le bruit des fusils des palombiers, l’Automne.
LA MÈRE DU POÈTE
Tu as tué des cailles ? Qu’on prenne des feuilles à la vigne
qui ne soient pas sulfatées, pour faire cuire.
L’ÂME DU POÈTE
La mère et la fiancée sont comme des cygnes.