Vois ! C’est là-bas, vers l’Aube, la colline,
ô Terre ! avec les perdrix perdues dans la neige.
Il fait jour ! Gloire ! Reconnais les vieux cimetières
éparpillés comme des orgues d’agonie
Reconnais-toi toi-même, et, puisque tu es lui,
puisque nous sommes lui, toi et moi et la Mer,
regarde passer, en courbes, dans les airs,
les canards que tu dois reposer et nourrir.
Ils s’en viennent du Ciel pour aller à la Mer,
et pour se reposer, ô Terre ! sur tes terres.
Unissons nos devoirs et soyons le poète
qui a un seul cœur et qui a une seule tête.
Éveille-toi ! La nuit terrestre se déchire ;
le poète est né, et voici les Célébrantes.
Je me réveille, ô Ciel ! Je suis l’âme-poète,
et je te berce aussi, ô Ciel, parmi les cieux
harmonieux.
L’air que je berce est toi, et, bercé, tu me berces.