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II

La vérité est nue et mets-toi nue aussi.
Les épis crépiteront sous ton corps durci
par la jeunesse de l’amour qui le blanchit.


I

Je n’ose pas, mais je voudrais être nue ce soir…
Mais tu me toucherais et j’aurais peur de toi.
Je serais toute blanche et le soir serait noir.


II

Les geais ont crié dans le bois, car ils aiment.
Les capricornes luisants s’accrochent aux chênes.
Les abeilles qui aiment les longs vols blonds essaiment.


I

Prends-moi entre tes bras. Je ne peux plus qu’aimer
et ma chair est en air, en feu et en lumière,
et je veux te serrer comme un arbre un lierre.