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Demain fera un an qu’à Audaux je cueillais
les fleurs dont j’ai parlé, de la prairie mouillée.
C’est aujourd’hui le plus beau jour des jours de Pâques.
Je me suis enfoncé dans l’azur des campagnes,
à travers bois, à travers prés, à travers champs.
Comment, mon cœur, n’es-tu pas mort depuis un an ?
Mon cœur, je t’ai donné encore ce calvaire
de revoir ce village où j’avais tant souffert,
ces roses qui saignaient devant le presbytère,
ces lilas qui me tuent dans les tristes parterres.
Je me suis souvenu de ma détresse ancienne,
et je ne sais comment je ne suis pas tombé
sur l’ocre du sentier, le front dans la poussière.
Plus rien. Je n’ai plus rien, plus rien qui me soutienne.
Pourquoi fait-il si beau et pourquoi suis-je né ?
J’aurais voulu poser sur vos calmes genoux