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On voit, quand vient l’automne, aux fils télégraphiques
de longues lignes d’hirondelles grelotter.
On sent leurs petits cœurs qui ont froid s’inquiéter.
Même sans l’avoir vu, les plus toutes petites
aspirent au ciel chaud et sans tache d’Afrique.

… Sans l’avoir jamais vu ! dis-je. C’est comme nous
qui désirons le Ciel dans notre inquiétude.
Elles sont là, perchées, pointues, faisant l’étude
de l’air, ou décrivant le vol d’un cercle doux,
pour venir repercher à l’endroit qu’elles quittent.