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— Je laboure ton cœur. Patience, ô mon enfant !
Tu souffres que je doive avec toi être juste.
Garde-moi dans ce cœur, même lorsque le vent
arrache les dernières roses des arbustes.

Ne m’abandonne point, car j’ai besoin de toi.
Ô mon fils bien-aimé ! J’ai besoin de tes larmes.
J’ai besoin d’un oiseau pour chanter sur la Croix.
Veux-tu donc me quitter, rouge-gorge de l’âme ?

— Mon Dieu, sur votre front ceint d’une haie d’épines,
je chanterai durant toute votre agonie :
mais lorsque fleurira la couronne terrible
vous laisserez l’oiseau y construire son nid.