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Il dit au cantonnier, au sortir de l’église :
« Salut ! » Et l’autre dit : « Salut, maître ! » Et la brise
fait bouger le platane aux fraîcheurs d’ombre et d’eau.
Ce frisson se propage et, plus loin, des bouleaux
fourmillent. Tout bientôt redevient immobile.
Ils causent. Un coq chante. Et la petite ville
découpe sa blancheur sur le noir du coteau.
Alors, ouvrant son paroissien à l’Évangile,
le poète dit au cantonnier : Quand tu auras
cassé tous les cailloux de ta vie, tu pourras
te reposer au Ciel de toutes tes fatigues.

 

Je l’espère. Monsieur, dit l’autre. Vous aussi
vous travaillez. Et le poète : Oui, mon ami,