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1° La Alianza de la Democracia socialista sera constituée par des membres de l’Association internationale des travailleurs, et aura pour objet la propagande et le développement des principes de son programme, et l’étude et la pratique de tous les moyens propres à réaliser l’émancipation directe et immédiate de la classe ouvrière.

2° Afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles et de ne pas compromettre la marche de l’organisation, la Alianza sera éminemment secrète.

3° Pour l’admission de nouveaux membres, il sera procédé, sur la proposition de quelque membre ancien, à la nomination d’une commission chargée d’examiner avec soin le caractère et les circonstances de l’aspirant ; celui-ci pourra être admis par le vote de la majorité des membres, après que le rapport de la commission d’examen aura été entendu.

5° La Alianza influera autant qu’elle pourra dans le sein de la fédération ouvrière locale pour que celle-ci ne prenne pas une marche réactionnaire ou anti-révolutionnaire.

8° Il existera une parfaite solidarité entre tous les membres alliés, de telle manière que les résolutions prises par la majorité d’entre eux seront obligatoires pour tous les autres, en sacrifiant toujours, au bénéfice de l’unité d’action, les appréciations particulières qui pourraient exister parmi les membres.

9° La majorité des membres pourra exclure un membre de la Alianza, sans indication de motif.


Les articles 4, 6, 7. 10-13 ne contiennent que des dispositions de caractère administratif.

Les noms des membres qui formèrent le groupe de Barcelone nous sont connus par leur propre déclaration, en date du 1er août 1872. Ce sont : Rafaël Farga-Pellicer, Gaspard Sentiñon, J. Garcia Viñas, Pedro Gaya, A. Mariné, Gabriel Albajés, Juan Sanchez, J. Padro, José Pamies, Jaime Balasch, Miguel Battle, F. Albajés, Antonio Pellicer, Charles Alerini[1]. Sentiñon avait cessé de faire partie du groupe à partir du milieu de 1871[2].

Des groupes se formèrent peu à peu, avec le même programme et les mêmes statuts, sur l’initiative de celui de Barcelone. Il y en eut à Valencia, à Palma de Majorque, à Séville, à Cordoue, à Cadix, etc. ; le groupe de Madrid ne fut formé qu’en 1871, au moment où les persécutions obligèrent trois membres du Conseil fédéral, Morago, F. Mora et Lorenzo, à se réfugier à Lisbonne : ces hommes constituèrent le noyau du groupe madrilène de la Alianza ; et ils fondèrent également un groupe portugais à Lisbonne même. Malheureusement un dissentiment personnel ne tarda

  1. Alerini ne fut admis dans la Alianza que « plus de huit mois après son arrivée en Espagne », donc en décembre 1871. (Cuestion de la Alianza, p. 4, 3e colonne, note C.) 
  2. Sentiñon, malgré sa retraite, ne cessa pas de manifester sa sympathie pour la cause ouvrière, et il est resté fidèle jusqu’à la fin aux idées généreuses de sa jeunesse. « J’ai connu Sentiñon, m’a écrit Anselmo Lorenzo (28 décembre 1905), je l’ai fréquenté, et je puis dire qu’il m’inspirait du respect. Il était lié d’amitié avec la plupart de nos camarades, et dans les derniers temps de sa vie on le voyait encore à nos réunions. » Il est mort à Barcelone en janvier 1903 ; et, s’il a été injurié jadis dans certaines publications marxistes, les révolutionnaires espagnols ont rendu a sa mémoire un hommage mérité. « Il n’a pas cessé, disait au lendemain de sa mort la Huelga general, d’être parmi nous une source constante d’idées lumineuses et de salutaires indications ; sa collaboration à la Federación, au Productor, à la Acracia, a laissé une trace profonde ; et son nom brillerait comme une étoile de première grandeur si, à son savoir et à ses vertus, il n’avait pas joint une modestie plus grande encore que sa science. »