Novembre 1er. Lettres… de James. Envoyé lettres… à James. J.[1] mort ; Antonie demi-folle, — veut partir printemps[2]. — 2. Antonie n’a pas dormi. Avec Zaytsef envoie télégramme à Krasnoïarsk : lettres à… et plus tard d’Antonie à Moscou. Soir, Antonie dort mieux. Lettre de Charles [Gambuzzi], envoie 100 fr. ; Zaytsef parti à 3 h. — 4. Antonie aujourd’hui mieux. Lettre à Malon. Lettre de James. — 5. Quelle réponse télégraphique recevrons-nous ? — 6. Point de réponse télégraphique encore ! Antonie calme, mais désespérée, tremble pour ses parents. — 7. Point de réponse. Lettre de James (40 fr. d’Adhémar). — 9. Lettre de James. Soir arrive Terzaghi ; journée avec Terzaghi jusqu’à 4 h de la nuit ; à 4 h. part Terzaghi. — 10. Lettre à Guillaume. Télégramme de Guillaume. Point de télégramme, point d’argent. — 11. Envoyé lettres… à Guillaume. Lettre du commissaire[3] ; Mordasini. Envoyé dictionnaire à Terzaghi. — 13. Lettre de Sophie[4], tous en vie : joie. Le charcutier veut bien attendre. — 15. Lettre de Sentiñon. — 16. Envoyé à Guillaume deux paquets manuscrit [Mazzini], pages 50-110 inclusivement, et lettre. — 17. Simon vient ; avec lui chez secrétaire. — 18. Avec Simon à la municipalité. — 20. Ni argent ni lettre d’Irkoutsk. Envoyé lettres… à Bastelica. Soir, lettre de Guillaume. — 21. Lettre de Schwitz. — 22. Emilio m’apporte 50 fr. — 23. Lettre de Gambuzzi avec 100 fr. — 24. Paye charcutier 100 fr. — 25. Lettre à mes frères. Ross et Smirnof arrivent de Zurich. — 26. Ross et Smirnof partent pour Genève. — 28. Lettres… de Guillaume, de Bastelica. — 30. Lettre à James et Adhémar.
Je complète cette citation, qui montre combien fut minime, à ce moment, la part prise par Bakounine à la lutte que nous menions contre la coterie autoritaire dans l’Internationale, en reproduisant in-extenso, à cause des détails intéressants qu’elle contient, une lettre de Bakounine à Ogaref (en russe[5]) écrite le surlendemain du jour où avait eu lieu le Congrès de Sonvillier. Bakounine entretient son ami de ses préoccupations du moment ; il en a trois : le chagrin de sa femme, la détresse pécuniaire où il se trouve, sa polémique italienne. De Marx, d’Outine, et de la Fédération jurassienne qui vient de se fonder[6], pas un mot. Voici cette lettre :
14 novembre 1871. Locarno.
- Mon cher vieil Aga,
Je ne t’ai pas écrit depuis bien longtemps, parce que ma situation est devenue tout à fait impossible et qu’elle empire de jour en jour, de sorte que je ne puis te dire rien de gai.
1° Ma femme a perdu son dernier frère ; elle-même et toute sa famille sont au désespoir. Elle a des inquiétudes pour la vie de sa mère, de son père, de ses sœurs. Je ne la quitte ni de jour, ni de nuit,
- ↑ C’est le dernier frère de Mme Bakounine, mort à Krasnoïarsk (Sibérie), chez ses parents, dont il était l’unique soutien. L’autre frère était mort en 1869.
- ↑ Ce projet de départ de Mme Bakounine pour la Sibérie, où elle alla rejoindre ses vieux parents, se réalisa à la fin de juin 1872.
- ↑ C’était le commissaire de police, qui déjà en août avait invité Bakounine à se mettre en règle en se procurant un passeport ; un ami tessinois, Mordasini, était intervenu alors pour qu’un délai fût accordé.
- ↑ Mme Lossowska, sœur de Mme Bakounine.
- ↑ Correspondance de Bakounine, traduction française, p. 353.
- ↑ Bakounine ne reçut de nouvelles du Congrès de Sonvillier, comme on le voit par le calendrier-journal, que le 20 novembre par une lettre de moi, et le 21 par une lettre de Schwitzguébel.