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« Londres est adopté à l'unanimité.

« On passe à la nomination du Conseil général. Chemalé, de Paris, propose de laisser la Section de Londres en choisir elle-même les membres, attendu qu'elle connaît mieux que nous les noms qui seraient les plus convenables. Eccarius, de Londres, insiste au contraire pour que le Congrès nomme lui-même le Conseil général, parce que cette élection donnera au Conseil plus d'autorité.

« Le Congrès décide de nommer lui-même le Conseil général. Sont désignés pour faire partie de ce Conseil les anciens membres qui ont assisté le plus régulièrement à ses séances, savoir : Besson, Bobcynski, Buckly, Carter, Dell, Dupont, Eccarius, Fox, Harriet Law, Howell, Hales, Jung, Lucraft, Lessner, Lassasie, Lafargue, Lawrence, Marx, Morgan, Maurice, Odger, Shaw, Stainsby, Williams, Weston, Yarrow, Zabicki[1]. Le Congrès ajoute à cette liste le citoyen Walton, de Brecon, South Wales.

« Le Conseil général est autorisé à s'adjoindre d'autres membres, s'il le trouve nécessaire[2].

« L'ordre du jour appelle la fixation du lieu où se réunira le prochain Congrès.

« De Paepe propose Bruxelles. Longuet, de Caen, appuie cette proposition ; Bruxelles avait été désigné comme devant être le lieu de réunion du premier Congrès ; on y avait renoncé à cause d'une loi sur l'expulsion des étrangers, qui venait d'être promulguée... ; mais l'année prochaine cette loi ne sera plus en vigueur... Eccarius, de Londres, se prononce aussi pour Bruxelles... Il est donné lecture d'une proposition signée Büchner, Kugelmann, Hafner, Becker, Neubrand, qui demande que Zurich soit choisi pour lieu de réunion du Congrès : Becker motive cette proposition en disant qu'il est bon que le Congrès change une fois de langue et se transporte en pays allemand... Chemalé, de Paris, et Tolain, de Paris, acceptent Bruxelles, à défaut de Paris, où des raisons majeures empêcheraient le Congrès de se réunir. Bürkly, de Zurich, déclare qu'il n'a point reçu la mission de demander le Congrès pour cette ville ; il croit au contraire que le Congrès sera mieux placé à Bruxelles, au centre du mouvement social.

« L'assemblée, à l'unanimité moins deux voix, se prononce en faveur de Bruxelles. »


Je reviens maintenant à mon feuilleton :


Une intéressante conférence fut donnée, le mercredi soir je crois, par le docteur Büchner[3] dans la grande salle du Casino, sur les deux systèmes opposés de Schulze-Delitzsch et de Lassalle. Une foule compacte, composée surtout d'ouvriers allemands, se pressait sur les bancs pour entendre la parole de l'éminent philosophe. Il montra les défauts et les lacunes des deux écoles qui se partagent en ce moment l'Allemagne. Il n'eut pas à insister beaucoup sur les vices du système de Schulze-Delitzsch, parce que, en dehors de la bourgeoisie, cet économiste compte peu d'adhérents ; mais il montra, avec une critique

  1. Sur ces vingt-sept noms, il y en a deux, ceux de Buckly et de Miss Harriet Law, qui ne figurent pas sur la liste des soixante-trois membres élus au Congrès de Genève en 1866. De ces soixante-trois membres, trente-huit se sont trouvés éliminés.
  2. Dans l'édition des Statuts généraux qu'il publia à Londres en 1867 après le Congrès de Lausanne, en anglais et en français, et dont je parlerai plus loin (p. 57), le Conseil général transforma cette résolution, qui ne s'appliquait, dans la pensée du Congrès, qu'à l'élection de 1867, en une disposition statutaire, en l'incorporant à l'article 3, sous cette forme : « Tous les ans, le Congrès.... désignera le siège et les membres du Conseil général, en lui laissant le droit de s'adjoindre de nombreux membres supplémentaires ».
  3. En allemand, naturellement.