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livraison de cinq feuilles ; mais tu l’as écrit avant d’avoir reçu ma dernière lettre[1], dans laquelle j’implorais, je conseillais, je demandais, j’exigeais enfin, que la première livraison renfermât aussi toute l’histoire d’Allemagne, jusques et y compris la révolte des paysans, et que cette livraison se terminât avant le chapitre que j’ai baptisé Sophismes historiques des communistes allemands. Je faisais remarquer aussi qu’il était possible que ce titre eût été modifié ou biffé par Guillaume, mais non pas, sans doute, de façon que vous ne puissiez le lire. En un mot, la livraison doit se terminer là où commencent, ou plutôt avant que ne commencent, les dissertations philosophiques sur la liberté, le développement humain, l’idéalisme et le matérialisme, etc. Je t’en prie, Ogaref, et vous tous qui prenez part à la publication du volume, faites comme je vous le demande : cela m’est absolument nécessaire.

En faisant entrer ainsi dans la première livraison toute l’histoire d’Allemagne, avec la révolte des paysans, cette livraison aura six, sept, et peut-être huit feuilles. Je ne puis le calculer ici, mais vous pouvez le faire. Si elle est plus longue que vous n’aviez pensé d’abord, il n’importe, puisque tu dis toi-même qu’il y a de l’argent pour dix feuilles. Mais ce qui peut arriver, c’est que la copie destinée par moi à la première livraison ne suffise pas à remplir complètement la dernière feuille (6e, 7e, ou 8e). Alors voici ce qu’il faudra faire :

1° Renvoyez-moi tout le reste du manuscrit, c’est-à-dire tout ce qui n’entrera pas dans la première livraison, jusqu’au feuillet 285 inclusivement ;

2° Envoyez-moi en même temps le dernier feuillet de La partie qui doit constituer la première livraison (l’original ou une copie avec indication du folio, si quelqu’un est assez aimable pour recopier ce feuillet). En même temps, demandez à l’imprimerie qu’elle fasse le calcul du nombre de feuillets de moi qu’il faut pour terminer la feuille. J’ajouterai aussitôt tout ce qu’il faudra[2], et deux jours après, sans plus, je vous enverrai ce que j’aurai écrit. Mais n’oublie pas de m’envoyer ce dernier feuillet, sans lequel il me serait impossible d’écrire la suite.

Je t’en prie, Ogaref, fais-moi la grâce de satisfaire à ma prière, à ma légitime exigence, et arrange rapidement et exactement ce que je te demande et comme je te le demande. Encore une fois, cela m’est nécessaire, je t’expliquerai pourquoi à notre prochaine entrevue, qui, j’espère, aura lieu bientôt.

Tu me réclames toujours la fin. Cher ami, je t’enverrai sans tarder de la copie pour faire une seconde livraison de huit feuilles[3], et ce

  1. Il s’agit, comme la suite va le faire voir, d’une lettre qui n’est pas celle du 9 avril (p. 141), et qui est perdue ; à moins qu’on n’admette cette autre hypothèse, également plausible, qu’un passage de la lettre du 9 avril, passage qui aurait contenu la demande dont Bakounine va parler, a été supprimé par l’éditeur de la Correspondance.
  2. C’est-à-dire que Bakounine, reprenant le thème traité dans le dernier feuillet, y ajoutera de nouveaux développements, de façon à fournira l’imprimerie de quoi achever de remplir la dernière feuille de la livraison, sans qu’on soit obligé, pour la compléter, d’y faire entrer le commencement du chapitre Sophismes historiques des communistes allemands, réservé pour la seconde livraison.
  3. C’est-à-dire qu’après être rentré en possession de la partie du manuscrit qui n’était pas destinée à la première livraison, jusqu’au feuillet 285, il enverra à Ogaref, pour la seconde livraison, un nombre suffisant de feuillets de ce manuscrit, déjà revu par moi et qu’il désirait revoir, lui aussi, avant l’impression.