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ments et une collection de souvenirs, formant ma contribution — bien modeste — à l’histoire, que sans doute on écrira quelque jour, de l’Association internationale des travailleurs. Un ouvrage rédigé sur ce plan s’adresserait, non plus seulement aux habitants de la région où se constitua jadis la Fédération jurassienne, mais à tous ceux qui voudraient savoir ce que fut l’Internationale.

En accédant à ce désir amical, je ne me suis pas dissimulé l’écueil de l’entreprise, et les critiques auxquelles devait m’exposer l’exécution de ma tâche. Conter ses souvenirs, ce n’est pas seulement parler de ses amis, c’est aussi parler de soi. Et, pour transmettre l’impression exacte de la réalité, il faut ne pas reculer devant le détail minutieux, parfois devant la confidence intime. Je me suis décidé à affronter le péril, en m’efforçant de limiter la partie personnelle à ce qui était strictement nécessaire pour l’intelligence de la partie générale.

Je remercie les amis qui ont bien voulu m’aider à contrôler et à compléter mes souvenirs ; c’est à eux qu’est due, pour une bonne part, la sûreté et la précision des renseignements qu’il m’a été possible de réunir dans ces pages.

James Guillaume.


L’ouvrage devait s’appeler : Documents et Souvenirs, contribution à l’histoire de l’Internationale ; c’est à l’éditeur qu’est dû le titre abrégé sous lequel il paraît : L’Internationale, Documents et Souvenirs (1864-1878). Il aura trois volumes. Le premier va de 1864 à la fin de mars 1870. Pour bien marquer le point de vue de l’auteur, spectateur placé dans la Suisse française et qui n’a voulu raconter que ce qu’il a vu, les deux parties de ce volume ont reçu des titres qui localisent le récit : Avant la Fédération romande (1864-1868) et La Fédération romande (1869-1870). Le second volume, qui pourra paraître au printemps de 1906, ira de 1870 à 1878 : la scission dans l’Internationale en Suisse, la guerre, la Commune, la Conférence de Londres (septembre 1871), la lutte entre le principe d’autorité et le principe d’autonomie dans l’Internationale, le Congrès de La Haye (septembre 1872), enfin le triomphe du principe d’autonomie, — tel en sera le contenu. Le troisième et dernier volume traitera de l’Internationale après la suppression du Conseil général, et plus particulièrement de l’histoire de la Fédération jurassienne, de 1878 à 1878.

La phototypie placée en tête de ce volume (portrait de Constant Meuron) est l’agrandissement d’une photographie faite aux environs de 1866. Le tome II contiendra un portrait de Michel Bakounine, reproduction de la photographie de 1868 dont il est parlé à la p.  133 du présent volume ; le tome III, un portrait d’Adhémar Schwitzguébel, reproduction d’une photographie faite vers 1875.