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présente invité, ou d’appeler immédiatement un Congrès extraordinaire de la Fédération jurassienne, ou de faire prendre un vote général de tous les membres dans leurs sections, pour la révocation desdites résolutions ;

3° Le Conseil général demande une réponse définitive dans l’espace de quarante jours de cette date (8 novembre), accompagnée soit du compte-rendu du Congrès extraordinaire tenu, soit du rapport détaillé du vote général pris conformément à la résolution précédente (2°).

Le Conseil général charge son secrétaire de vous envoyer la présente par lettre recommandée, expectant votre réponse par la même voie.

Salut fraternel.

New-York, le 8 novembre 1872.
Par ordre et au nom du Conseil général :
F. A. Sorge, secrétaire général.
Box 101, Hoboken, N. J., via New York.


La première résolution du Congrès jurassien avait déclaré qu’il ne reconnaissait en aucune façon les pouvoirs autoritaires du Conseil général. Par conséquent, le Comité fédéral jurassien n’avait pas à entrer en correspondance avec des hommes qui, sans rire, croyaient pouvoir « déclarer nulles et non avenues » les résolutions prises par les délégués des Sections jurassiennes. Il se borna à publier l’épitre de Sorge dans le Bulletin, et en même temps il adressa la circulaire suivante à toutes les Fédérations de l’Internationale :


Association internationale des travailleurs.
Fédération jurassienne.
Circulaire aux divers Conseils fédéraux des régions de l’Internationale.
Compagnons,

Nous avons reçu une lettre du nouveau Conseil général de New-York, sous la date du 8 novembre dernier, concernant le Congrès extraordinaire jurassien qui a eu lieu à Saint-Imier le 15 septembre 1872.

Nous ne voulons pas analyser cette lettre ; nous l’insérons textuellement dans notre Bulletin, et vous en adressons un exemplaire ; vous pourrez, en lui donnant, ainsi qu’à la présente, la publicité nécessaire, mettre vos sections au courant de la question.

La question de l’autonomie et de la libre fédération dans l’organisation et l’action de l’Internationale, pour laquelle se sont si catégoriquement prononcés la minorité du Congrès de la Haye et le Congrès anti-autoritaire de Saint-Imier, entre dans une nouvelle phase.

Notre Comité fédéral, dans une circulaire qu’il adressa aux sections de la Fédération jurassienne[1], les mit en mesure de se prononcer sur les résolutions du Congrès [international] de Saint-Imier. Le vote a lieu en ce moment. Cependant la majorité des sections, à l’heure présente, s’est déjà prononcée pour l’adoption des résolutions de Saint-Imier. Le nouveau Conseil général, par la mission qu’il a obtenue du Congrès de la Haye, se trouve dans l’obligation de nous suspendre comme Fédération de l’Internationale.

  1. Dès le 10 novembre : voir ci-dessus p. 40.