ciation internationale des travailleurs (voir les n°s 17-18, p. 11, du Bulletin de la Fédération jurassienne). La première résolution du susdit Congrès extraordinaire déclare :
« Le Congrès de la Fédération jurassienne, tenu à Saint-Imier le 15 septembre 1872, ne reconnaît pas les résolutions prises au Congrès de la Haye, comme étant injustes, inopportunes, et en dehors des attributions d’un Congrès. »
La seconde résolution du même Congrès conclut ainsi :
« Le Congrès (jurassien) considère comme son devoir d’affirmer hautement qu’il continue de reconnaître aux compagnons Bakounine et Guillaume leur qualité de membres de l’Internationale et d’adhérents à la Fédération jurassienne. »
Les résolutions du Congrès jurassien présentant une infraction flagrante des statuts et règlements administratifs de l’Association internationale des travailleurs, un comité fut nommé pour soumettre des propositions relatives à ce cas dans la prochaine séance du Conseil général.
Le Conseil général connaît parfaitement son devoir, mais il a une forte répugnance à l’emploi précipité de mesures de discipline ; il regrette extrêmement la légèreté avec laquelle le susdit Congrès extraordinaire jurassien a tenté de rompre les liens intimes reliant les travailleurs de tous les pays ; il constate la contradiction absolue des résolutions sus-citées à une autre résolution de ce même Congrès extraordinaire, laquelle « affirme le grand principe de solidarité entre les travailleurs de tous les pays » ; il espère que les braves ouvriers, membres des sections de la Fédération jurassiennes, ne sont nullement participants à cette grave atteinte à l’organisation de l’Association internationale[1], et c’est pour cela que le Conseil général fait un appel direct à eux, espérant que le vrai esprit de solidarité ouvrière les engagera à désapprouver les procédés du Congrès extraordinaire jurassien de Saint-Imier sus-mentionné.
Après avoir entendu le comité, les résolutions suivantes furent adoptées par le Conseil général dans la séance du 3 novembre ;
Considérant que l’article 3 des statuts généraux[2] dit que « le Congrès ouvrier général prendra l’initiative des mesures nécessaires pour le succès de l’œuvre de l’Association internationale » ; Considérant que le paragraphe II, article 2, des règlements administratifs[3] dit : « Le Conseil général est tenu d’exécuter les résolutions des Congrès » ;
Pour ces raisons le Conseil général déclare :
1° Les résolutions sus-citées prises par le Congrès extraordinaire de la Fédération jurassienne tenu à Saint-Imier le 15 septembre 1872 sont nulles et non avenues ;
2° Le Conseil ou Comité fédéral de la Fédération jurassienne est par la
- ↑ Jugeant d’après les procédés dont ils étaient eux-mêmes coutumiers, les marxistes ne pouvaient pas admettre que les décisions d’un Congrès jurassien exprimassent réellement l’opinion des ouvriers ; ils se figuraient que chez nous, comme chez eux, tout était l’œuvre de quelques meneurs.
- ↑ Révisés par la Conférence de Londres de 1871.
- ↑ Révisés par la Conférence de Londres de 1871.