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respondance et de statistique des ouvriers socialistes, n’aura pas une grande valeur pratique; son activité sera probablement nulle : mais ce sera, aux yeux de la bourgeoisie hostile, comme un signe extérieur de l’unité du socialisme, un signe comparable à notre drapeau rouge qui, malgré nos divisions, n’en reste pas moins notre emblème à tous. »


Les sentiments que j’exprimais à Gand ce jour-là, avec émotion, au moment où nous quittaient — non certes en ennemis, mais en hommes que la voie adoptée par eux éloignait de nous — quelques-uns de ceux qui, depuis la Haye, avaient fait cause commune avec nous et nous avaient aidés en 1873 à réorganiser l’Internationale sur la hase de l’autonomie, — ces sentiments, qui furent les miens toujours, la plus grande partie des délégués de l’Internationale les partageaient, et j’eus la satisfaction de voir presque tous mes camarades prendre la même attitude que moi.

Il fut ensuite passé au vote sur la question : Sera-t-il établi un bureau destiné à relier entre elles les différentes organisations socialistes ?

Tous les délégués présents votèrent oui, à l’exception de Costa, Brousse et Montels, qui votèrent non.

Après le vote, Brousse fit observer que le bureau devait être institué, non par le Congrès de Gand comme tel, mais par les mandataires des différentes organisations (au nombre de deux pour le moment) qui voudraient participer à sa formation. De Paepe répondit que c’était ainsi que lui aussi entendait la chose, et que, pour la ville où le bureau devra résider, il proposait soit Buda-Pest, soit Verviers.


Le samedi matin, Fränkel ayant déclaré que l’ « Office de correspondance et de statistique des ouvriers socialistes » ne pourrait être placé à Buda-Pest, De Paepe proposa Verviers. Cette ville fut acceptée à l’unanimité, moins Costa, Brousse, Montels et Slebach, qui s’abstinrent.

Il fut donc convenu que les socialistes de Verviers seraient invités, au nom de l’Internationale et au nom du nouveau parti constitué par quelques organisations nationales, à accepter le mandat indiqué ci-dessus[1].

Pour mieux préciser les attributions de cet Office, la proposition suivante fut déposée par Guillaume et Rodriguez [Soriano] :


Chaque fois qu’une des associations qui ont créé l’Office de correspondance et de statistique des ouvriers socialistes aura à faire, par l’entremise de cet Office, une communication entraînant des dépenses, cette organisation devra pourvoir aux frais relatifs à cet objet spécial.


Cette proposition fut votée à l’unanimité, moins Costa, Brousse et Montels, qui s’abstinrent.

Une proposition fut faite d’engager les corps de métier à tenir un Congrès dans lequel ils pourraient s’organiser internationalement. Greulich aurait voulu que le Congrès de Gand prît lui-même en mains l’organisation de ce Congrès de « Trade Unions » ; mais cette manière de voir ne fut pas admise, et le Congrès vota la résolution suivante :


En conséquence du vote par lequel il a déclaré la nécessité d’établir une solidarité internationale entre les corps de métier,

Le Congrès émet le vœu de voir ces associations se réunir le plus tôt possible en un congrès international, et engage ceux de ses membres qui

  1. Je n’ai pas entendu dire que cette invitation ait été après le Congrès de Gand, formellement adressée aux socialistes de Verviers, et que l’Office de correspondance et de statistique, ait été constitué.