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à la suite de l’affaire du 18 mars, solde qui s’élève à 167 fr. 80, sera appliqué à couvrir les frais du procès intenté à vingt neuf membres de la Fédération jurassienne, qui sont cités à comparaître le 16 courant devant le tribunal correctionnel de Berne :

« 2° Que le compte-rendu du procès sera publié sous la forme d’un supplément au Bulletin. »


4. — Organisation de l’assurance mutuelle dans la Fédération jurassienne. — Après une assez longue discussion, la question fut renvoyée à une commission composée de Bouvard, Bichet, Gentilini, Schwitzguébel et Spichiger. Cette commission présenta le lendemain un projet de statuts en 23 articles, qui fut adopté[1].

5. — Du programme, de l’attitude et de la délégation de la Fédération jurassienne au Congrès universel de Gand. — Cette question fut discutée dans la séance publique du dimanche après-midi, après le cortège où avait été arboré le drapeau rouge. Brousse parla sur le 1er point du programme du Congrès de Gand : « Pacte de solidarité entre les diverses organisations ouvrières socialistes » ; Schwitzguébel sur le 2e point : « De l’organisation des corps de métier » ; Montels sur le 3e point : « De l’attitude du prolétariat à l’égard des divers partis politiques » : Costa sur le 4e point : « Des tendances de la production moderne au point de vue de la propriété ». Deux orateurs de langue allemande, MM. Christen et Brürkmann, menbres, croyons-nous, l’un de l’Arbeiterbund, l’autre de la section du Grütli de Saint-Imier, prirent la parole pour recommander la participation à la politique parlementaire : l’un d’eux combattit l’idée communiste et collectiviste, en déclarant que la classe moyenne (Mittelstand) était le nerf de la société, et que si on voulait mettre les biens en commun, l’inégalité n’en renaîtrait pas moins dès le lendemain de la révolution, etc.. etc. Une discussion à laquelle prirent part, outre les rapporteurs déjà nommés, Spichigger, Bichet, Werner, Guillaume, Rinke, Kachelhofer, et quelques autres, s’engagea à ce sujet, et les deux champions de l’Arbeiterbund et du Grütli purent constater que la très grande majorité du public se rangeait du côté de l’Internationale.

Une commission composée de Brousse, Costa et Guillaume fut chargée de résumer, sous forme de résolution, les idées émises dans la discussion relativement au programme du Congrès de Gand. La résolution suivante, présentée par elle le lendemain, fut adoptée à l’unanimité :


« Relativement à la conduite que la Fédération jurassienne tiendra au Congrès de Gand, la commission est d’avis que la Fédération jurassienne doit d’abord chercher tous les moyens de se mettre d’accord avec les autres Fédérations qui composent l’Internationale. Mais comme elle ne peut pas effectuer cet accord sans avoir entendu les délégués des autres Fédérations, la commission est d’avis que la conduite de la Fédération jurassienne ne pourra s’établir définitivement qu’après le Congrès général de l’Internationale, qui aura lieu probablement à Verviers.

« Toutefois, comme il est urgent de donner à nos délégués un mandat, voici les bases de la conduite que, suivant nous, les délégués jurassiens devraient tenir eux-mêmes et proposer à ceux des autres Fédérations.

  1. Ces statuts de l’Association d’assurance mutuelle pour les cas de maladie furent publiés dans le Bulletin du 9 septembre 1877, pour être soumis à l’approbation des sections qui voudraient participer à cette institution.