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Nous n’avons ni approuvé ni désapprouvé le mouvement insurrectionnel t’es socialistes italiens, nous l’avons raconté avec sympathie.

Nous n’avons ni approuvé ni désapprouvé les conspirations des socialistes russes, nous avons reproduit avec sympathie les détails qui nous ont été communiqués sur leur dévouement et leurs souffrances.

Nous n’avons ni approuvé ni désapprouvé les candidatures socialistes au Reichstag allemand : nous avons simplement raconté avec sympathie l’élection des douze députés socialistes.

Mais quant à la Belgique, nous avons blâmé et nous blâmons, dans le mouvement politique inauguré par quelques personnalités, des tendances qui nous paraissent anti-socialistes.

La résolution de Berne dit que l’Internationale sympathise avec les ouvriers de tous les pays et dans tous les cas, pour autant qu’ils n’ont pas d’attaches avec les partis bourgeois quels qu’ils soient.

Eh bien, la tendance qu’on nous paraît chercher à imprimer au mouvement ouvrier belge, et que nous blâmons, c’est précisément de lui créer une attache avec un parti bourgeois.

La preuve ? il n’est pas nécessaire d’aller la chercher bien loin. Le citoyen Bertrand parle, à la fin de sa lettre, de la nomination de M. Janson, candidat officiel du parti libéral bourgeois, élu par des voix bourgeoises, comme il parlerait d’un triomphe du parti socialiste !

Pour nous, si nous sympathisons avec tous les mouvements purement ouvriers et purement socialistes, quelle que soit du reste la tactique qu’ils adoptent, nous ne sympathiserons jamais avec ceux qui, sous prétexte de faire entrer des socialistes au Parlement ou au Grand-Conseil, acceptent non seulement l’alliance, mais plus encore, l’étiquette officielle d’un parti bourgeois.


Le Bulletin du 6 mai, qui parut au moment où déjà Costa avait annoncé à Brousse qu’il se réfugiait en Suisse et allait arriver à Berne, contient la correspondance suivante envoyée d’Italie :

« La plupart des socialistes arrêtés à Bologne ont dû être remis en liberté, la police n’ayant pu trouver aucun fait à leur charge. Le Martello n’a pu reparaître, son principal rédacteur, Costa, ayant du se cacher pour échapper au mandat d’arrêt lancé contre lui.

« Le Risveglio, de Sienne, a été saisi trois fois en un mois. La dernière saisie a été motivée par un article intitulé « Bulletin de l’insurrection », dans lequel ce journal exprimait ouvertement ses sympathies pour les socialistes de la bande de San Lupo.

« Le Povero de Palerme joue en ce moment, à l’égard des socialistes révolutionnaires italiens, le rôle que Terzaghi a joué en 1874, après l’affaire de Bologne. Terzaghi était un mouchard ; que sont les gens du Povero ? L’avenir se chargera de nous l’apprendre. »

Le Bulletin disait n’avoir pas reçu de nouveaux détails sur le mouvement insurrectionnel ni sur le sort des prisonniers détenus à Santa Maria Capua Vetere ; et il ajoutait :


Le Vorwärts de Leipzig est revenu, dans son numéro du 27 avril, sur les affaires d’Italie, pour déclarer de nouveau que l’insurrection n’avait rien de commun avec l’Internationale. Et pour faire bien voir sa profonde connaissance des affaires italiennes, il place cette fois l’insurrection en Ro-